Alors que l’année dernière, la date symbolique était fixée au 4 novembre, cette année, cette date a avancé d’un jour.
En effet, selon la lettre d’information féministe « Les Glorieuses », depuis hier, 9h22, au vu des écarts de salaire existant entre hommes et femmes, c’est comme si la main d’œuvre féminine travaillait bénévolement et ce, jusqu’à la fin de l’année.
La revue effectue cette comparaison depuis 2015 à partir de statistiques européennes sur l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France publiées par Eurostat.
Ce sont donc 57 jours ouvrés travaillés « gratuitement » cette année, ce qui représente 16,5% d’écart salarial.
Ces écarts sont dus notamment à une surreprésentation des femmes dans les emplois à temps partiel et dans les secteurs dans lesquels les rémunérations sont relativement faibles et au fait qu’elles sont beaucoup plus susceptibles de subir des interruptions de carrière pour des raisons familiales telles que la maternité. Cependant, ce sont dans les postes de direction que les écarts sont les plus flagrants.
La revue propose des mesures pour y remédier telles que la revalorisation des emplois les plus féminisés (soin, enseignement) ou encore la mise en place d’un congé parental pouvant être équitablement partagé entre les deux parents comme en Suède.
Alors que des outils ont été mis en place, tel que l’Index égalité hommes-femmes (lire l’article : Index de l’égalité hommes/femmes : quel bilan ? ), l’écart ne cesse de se creuser depuis quelques années, ayant pris 1 point depuis 2020.
Ce constat est décevant, dans la mesure où l’index a quant à lui effectué une bonne progression entre 2020 et 2021. Les entreprises sont cependant encore réticentes à se conformer aux exigences légales étant donné que pour l’index 2021, seules 70% d’entre elles ont publié leur index avant le 1er mars.
Rappelons qu’à défaut de publication de l’index ou en cas d’obtention d’une note inférieure à 75 points pendant 3 ans, les entreprises s’exposent à des pénalités financières. Les mesures de répression ne semblent toutefois pas suffisamment coercitives dès lors que seulement 11 pénalités financières ont été appliquées depuis 2019. Il reste donc du chemin à parcourir.
Coline Montangerand
M&B Avocats